RAPPORT DU MARCHÉ DES BUREAUX | 2e TRIMESTRE 2021

Tendances

Le mode de travail hybride

La dernière année et demie a été un immense laboratoire sur la réalité du télétravail. À présent, avec le passage en zone verte pour l’ensemble du Québec, l’allégement des mesures sanitaires et la réouverture des frontières canadiennes, c’est un premier signal qu’un certain retour à la « normale » est à l’horizon. Le gouvernement provincial a d’ailleurs annoncé récemment le retour au travail des fonctionnaires sur une base progressive dès septembre sous une forme hybride, soit deux jours en présentiel et trois jours en télétravail.

Selon des études de l’IDU, le travail à domicile avait baissé en popularité, mais avec l’annonce d’un éventuel retour en présentiel, l’intérêt pour le télétravail a repris du galon avec 76 % des personnes interrogées disant qu’elles préféraient travailler de la maison plus de la moitié de la semaine advenant un retour au bureau. Cette popularité est, entre autres, due à l’amélioration de la conciliation travail-famille et au gain de temps au niveau du transport entre la maison et le lieu de travail.

Le défi, à présent, est de trouver le bon équilibre pour les employés et les employeurs. Une communication efficace entre employeurs et travailleurs devra être privilégiée pour y trouver consensus. Plusieurs enjeux sont à considérer pour organiser le retour au bureau post-pandémie.

La santé et la sécurité des travailleurs demeurent la priorité dans la reprise éventuelle des activités. Les gestionnaires devront donc assurer le respect des règlements établis par la santé publique et des précautions devront aussi être prises dans l’éventualité d’une quatrième vague à l’automne. Les propriétaires devront, quant à eux, veiller sur la qualité de leur systèmes mécaniques afin d’assurer une qualité d’air hors pair.

Pour les entreprises qui vont adopter le mode de travail hybride, des questions se posent à la fois sur le plan opérationnel et sur les espaces de travail. D’après un sondage de l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés, près de 50 % des organisations sondées prévoient réaliser des modifications importantes à leur espace de bureau actuel au cours de la prochaine année ou à plus long terme. Une majorité d’entreprises accorde une grande importance à l’aménagement d’espaces qui favoriseront les échanges, les rencontres, la collaboration et le partage d’information. Il est évoqué qu’un poste de travail ne serait plus assigné à un seul employé, mais qu’il pourrait y avoir une variété de postes de travail offerts en libre-service sur réservation.

Il est clair que le rôle du bureau est appelé à évoluer. Avec le télétravail, certaines fonctions à caractère individuel peuvent aisément se faire à partir de la maison. Les bureaux revêtent donc une importance toute autre qui tend vers un objectif de travail collaboratif, de renforcement de l’esprit d’équipe, d’innovation, de culture d’entreprise, de productivité collective et de sentiment d’appartenance. Ce questionnement envers ce nouveau modèle de travail dit hybride est une occasion pour les organisations de faire preuve d’audace et d’innovation pour leur avenir. En cette période où la rareté de la main-d’oeuvre est un défi pour bien des entreprises, le bureau a le potentiel d’être un facteur important dans l’attraction de talents dans les mois et années à venir.

Le grand défi des dirigeants sera de développer le futur modèle d’occupation des espaces et d’établir les nouvelles normes pour les bureaux. Le modèle d’un siège par employé sera sans doute revu; il faut s’attendre à ce que 20 % à 70 % des espaces seront composés de sièges non assignés. Bien entendu cette approche sera évolutive et dépendra de la vision d’entreprise et de l’entente.

Le retour à une nouvelle normalité

Le deuxième trimestre a été marqué par un certain retour à la normale qui indique qu’il y a une lumière au bout du tunnel. L’accélération de la vaccination au sein de la population, l’allégement des mesures sanitaires et la reprise progressive des activités sociales, culturelles et économiques sont autant d’indicateurs qu’un retour à la normale est à portée de main.

Un rapport de Montréal International publié en juillet est aussi porteur d’espoir. Malgré la crise sanitaire et les restrictions au niveau des frontières, les investissements étrangers de janvier à juin à Montréal ont fracassé des records avec un total de 40 projets de l’ordre de 1,86 milliard de dollars. Ces résultats démontrent que Montréal est très bien positionnée sur la scène internationale pour attirer des entreprises d’envergure dans des secteurs tels que les jeux vidéo, la cybersécurité et l’intelligence artificielle. L’organisme espère que cet apport étranger contribuera à la relance économique du centre-ville qui a énormément souffert durant la pandémie.

D’ailleurs, dans le but de revigorer ce secteur névralgique de Montréal, la Chambre de commerce de Montréal a mis sur pied le projet « J’aime travailler au centre-ville » qui agira comme catalyseur pour amorcer cette revitalisation. Cette initiative comporte quatre volets principaux qui touchent sur le retour dans les tours, les solutions d’espaces de travail, le rehaussement du centre-ville comme lieu de travail et le renforcement des secteurs d’affaires stratégiques.

Les prochains mois seront cruciaux et dicteront les premières étapes dans un retour à une nouvelle normalité. Au cours des derniers mois, la santé publique a effectué un travail remarquable au niveau de la vaccination pour permettre à la communauté d’affaires de planifier pour un retour en force. La situation est encore fragile, surtout avec les variants, mais il semble que la ville entame une nouvelle phase dans cette crise qui dure depuis plus d’un an. Il est certain qu’il y aura de nouveaux défis pour les entreprises face à la nouvelle réalité, mais s’il y a une chose que la dernière année a démontrée, c’est que les Montréalais sont résilients.

Dans le but de revigorer ce secteur névralgique de Montréal, la Chambre de commerce de Montréal a mis sur pied le projet « J’aime travailler au centre-ville » qui agira comme catalyseur pour amorcer cette revitalisation.