INTRODUCTION

DIX TENDANCES POUR UN MONDE CARBONEUTRE

La marée montante

Paris, fin de l’automne 2015

Il y six ans, le sommet de la Convention des Nations unies sur les changements climatiques s’est déroulé à Paris. Connu sous le nom de COP21, l’événement a eu pour résultat l’accord de Paris, un traité juridiquement contraignant signé par les 174 pays et qui cherchait à stimuler les actions contre les changements climatiques dans le monde entier. Les signataires ont convenu de viser à limiter le réchauffement à 1,5 degrés Celsius afin de tenter d’atténuer l’effet catastrophique d’une augmentation mondiale des températures moyennes.

Depuis, le progrès a été limité mais la pression du public pour passer à l’action a augmenté. Des manifestations ont eu lieu partout dans le monde, exigeant davantage des entreprises et des gouvernements pour s’attaquer à la crise climatique. Les études démontrent que les individus ont de plus en plus peur de subir les effets des changements climatiques. La couverture médiatique intensive des incendies de forêts, des typhons et des inondations a sensibilisé les populations sur l’impact potentiel des événements météorologiques et influence fortement l’opinion publique.

0 %

LA SONNETTE D’ALARME

Dans les 10 grandes puissances économiques de 2021, 37 % de la population affirme être « très inquiète » de subir des dommages personnels en raison des changements climatiques au cours de leur vie. Ce niveau était à 31 % en 20151.

L’inquiétude des consommateurs et des employés se reflète dans l’attitude du milieu des affaires. Le tiers des entreprises sur la liste Global Fortune 500, y compris les quatre grandes entreprises U.S. Fortune 500, se sont publiquement engagées à éliminer leur empreinte carbone, à recourir à 100 % à des sources d’énergie renouvelables ou à prendre d’autres moyens scientifiques de maintenir le niveau du réchauffement à moins 2°C. La campagne Objectif zéro de l’ONU, l’initiative « Science-Based Targets », les services de divulgation et d’évaluation de CDP et des dizaines d’autres organismes ont enrôlé des milliers d’entreprises qui s’engagent à agir. Ce faisant, ils entraînent des milliers d’autres organismes dans leur sillage, en commençant à exiger que leurs fournisseurs s’activent aussi pour réduire leur empreinte carbone.

Dans les dernières années, on a vu s’accélérer la mise en place d’objectifs et les actions prises par les gouvernements. Les cibles d’élimination d’empreintes carbone ont été établies officiellement par 31 pays en plus de l’Union européenne (ce qui ajoute 27 pays) avec des échéances allant de 2035 à 2050. Au total, les engagements « net zéro » comptent pour 68 % de l’économie mondiale2, alors que plus des cent autres pays (et 900 gouvernements municipaux, provinciaux et régionaux3) envisagent de telles cibles ou les ont proposées4.

UN IMPACT RÉEL

Les immeubles sont responsables de 38 % de toutes les émissions et de 35 % de la consommation énergétique mondiale.

Prendre son élan

Vu que les immeubles sont responsables de 38 % des émissions et de 35 % de la consommation énergétique mondiale5, il va de soi que l’enjeu de taille, c’est l’immobilier. Ajoutez à cela que le transport, qui a une influence marquée sur nos immeubles et nos villes, compte pour un quart de émissions et de l’énergie utilisée, et il est clair que le secteur a besoin de consacrer du temps à se transformer. Limiter le réchauffement mondial à 1,5°C conformément à l’accord de Paris exigera que l’environnement bâti réduise ses émissions de 80 %6, ce qui situe l’immobilier au centre des préoccupations des secteurs public et privé en termes d’empreinte carbone.

Pendant que les gouvernements continuent d’augmenter les restrictions sur nos sources d’énergie et sur notre façon de la consommer, les immeubles doivent augmenter leur efficacité et consommer moins sans réduire le confort de leurs occupants. Les autorités municipales sont à l’avant-plan des efforts pour y arriver, vu qu’elles tendent à dépasser les gouvernements centraux en termes de législation (voir « ÉcoLogique »). De nouveaux développements devront se conformer à de strictes spécifications (« cible zéro ») et que l’inventaire existant désuet devra être mis à jour (« Révolution de la réno »). Nous en voyons déjà les effets sur les valeurs immobilières (« Des dollars et du sens »), les occupants étant attirés par des immeubles durables qui réduisent leurs coûts et leur empreinte carbone tout en les aidant à attirer les meilleurs talents (« Main-d’œuvre pour la nature »).

Les marchés des capitaux sont aussi affectés alors que les changements climatiques ont une incidence le rapport risque/rendement pour les investisseurs (« Risque et rendements »). Les pourvoyeurs de financement commencent à soutenir les rénovations, à établir des fonds dirigés vers les immeubles durables et ils évitent les investissements qui ne sont pas certifiés comme réduisant ou étant protégés contre les risques climatiques et sociaux (« La couleur de l’argent »). Les innovations en technologie des transports et en stockage d’énergie influencent grandement le secteur des entrepôts et de la logistique (« Réaction en chaîne »), et les contrecoups de la COVID-19 et la révolution dans le transport de personnes vont assurément transformer le milieu urbain, avec des effets stimulants pour le secteur des propriétés (« Electric Avenue »). Si nous progressons vers la durabilité, nous devons nous assurer que personne n’est oublié dans l’équation et que les mesures adoptées viennent à un coût social acceptable (« Des récompenses justes »).

Répondre « présent »

La 26e conférence des Nations unies sur les changements climatiques, la COP26, se tient à Glasgow au Royaume-Uni en ce début de novembre. L’événement s’ajoute au travail des conférences précédentes et l’on s’attend à ce qu’elle fasse accélérer l’engagement à l’action des gouvernements dans quatre secteurs :

Atteindre une économie « net zéro » à l’échelle mondiale d’ici 2050 et tenir atteignable la limite du réchauffement à 1,5°C grâce à des cibles intérimaires ambitieuses de réductions des émissions.

S’adapter pour protéger les collectivités et les habitats naturels contre les effets des changements climatiques qui ont déjà lieu et contre ceux à venir.

Mobiliser le milieu de la finance et respecter les engagements des pays développés pour verser 100 G$ en financement climatique annuel.

Travailler ensemble pour atteindre les cibles climatiques par des approches collaboratives entre les entreprises, les gouvernements et la société civile.

Dans l’optique des efforts considérables et du progrès réalisés à ce jour ainsi que pour le travail colossal à faire, nous présentons une édition spéciale de notre rapport annuel Dix tendances en immobilier, qui se concentre sur comment la durabilité et l’ambition pour une société sans empreinte carbone continueront de modeler les marchés immobiliers dans le monde.


1https://www.pewresearch.org/global/2021/09/14/in-response-to-climate-change-citizens-in-advanced-economies-are-willing-to-alter-how-they-live-and-work/ 2https://eciu.net/analysis/infographics/net-zero-history 3https://www.cdp.net/en/data 4En date de juin 2021; https://climateactiontracker.org/methodology/net-zero-targets/ 5https://riba-prd-assets.azureedge.net/-/media/GatherContent/Future-Architects-Resources/Additional-Documents/Built-For-The-Environment-Reportpdf.pdf?rev=92120c5944834a09a85c26b45a4dccb5 6https://b80d7a04-1c28-45e2-b904-e0715cface93.filesusr.com/ugd/252d09_8ceffcbcafdb43cf8a19ab9af5073b92.pdf

image

Politique relative à la vie privée | Conditions d'utilisation | © 2021 Avison Young (Canada) Inc. Tous droits réservés.

image
image
image
image